lundi 31 octobre 2011

Le Fair 2012.



Gloire soit rendu au Fair, cette association qui soutient les jeunes artistes. Tous les ans, elle sélectionne quinze lauréats présents qu'elle réunit dans une compilation. A l'occasion de la sortie de l'édition 2012, le Fair m'a invité à chroniquer sa toute fraîche compilation, tâche dont je me suis acquittée avec plaisir. Histoire de sortir des sentiers battus de la critique, je me suis amusée à classer les quinze titres par saison...

LE FAIR AU FIL DES SAISONS.

À ce qu’il paraît, il n’y a plus de saisons. Pourtant, la compilation du FAIR 2012 nous permet de naviguer entre les feuilles mortes et les cerisiers en fleurs. « Les raisons d’aimer et de vivre varient comme font les saisons », écrivait Aragon. Ici, certains titres nous plairont davantage en été qu’en hiver, et inversement. Mais certains traverseront la neige et la canicule avec panache, comme John Grape, Oh ! Tiger Mountain et Sarah W.Papsun… Tour d’horizon des quinze artistes lauréats du FAIR.

AUTOMNE

John Grape

Les feuilles tombent, le ciel s’obscurcit, et la mélancolie nous happe avec délicatesse… Il y a eu « Pale Blue Eyes », il y a aujourd’hui « Pale Girl », balade chaloupée et lo-fi à souhait signée par un trio rémois poétiquement nommé John Grape – cette ville est un vivier quasi paranormal de talents.

Hollysiz

« Love me if you Dare » est aussi le titre anglais d’un film qui m’a particulièrement hérissée, Jeux d’Enfants. Forcément, ça ne commençait pas bien... Pour les insensibles à la voix de Cécile Cassel, n’écoutez que les percussions de la dernière minute, idéales pour les matins d‘octobre pluvieux.

Laurent Lamarca

Il faut savoir se méfier des chanteurs français et francophones – souvent, ça fait trop. Mais il existe, fort heureusement, des exceptions. Quand il parle des « premières cigarettes qui font tousser les filles », son rock hexagonal réussit intelligemment à se préserver du ridicule.

Manceau

Avis aux amateurs de Tahiti 80 ! « Full Time Job », c’est une rentrée en fanfare, celle qui donne envie d’aller au travail en chantant (si, si). La pop est sautillante, synthétique et nous rappelle à peu près tout et n’importe quoi. De quoi être reconnaissant et joyeux !


HIVER

Giédré

Quoi de mieux que de rendre à l’hiver ses lettres de noblesse érotiques avec cet « amour à l’envers » joliment troussé ? Une guitare acoustique, une voix mutine, un humour subtilement lourdingue, et l’affaire est conclue.

Kidwithnoeyes

Un dimanche matin de décembre, sous la couette. La voix doucereuse de Clément Verzi nous ordonne de rester au lit – pour toujours au presque. « Kid With No Eyes », ou une berceuse qui remplit bien son rôle.

Lisa Portelli

Ne vous fiez pas à la voix sucrée de Lisa Portelli, sa guitare s’impose sans tabous. Quand « les chiens dorment », les doutes ne subsistent plus et il fait froid. C’est l’hiver, elle seule peut nous comprendre. Une belle surprise.

PRINTEMPS

Concrete Knives

« Brand New Start », ou le réveil en sursaut après une hibernation salvatrice. Les cordes tintent, les rythmiques s’emballent et les voix s’entremêlent : la ronde est endiablée. La pop et le rock s’entendent toujours aussi bien. Haut les cœurs !


Emel Mathlouti

Quand Barbara rencontre Natacha Atlas : le souffle rebelle du printemps dernier nous revient avec cette belle Tunisienne qui nous chante « Malkit », son mal de vivre sentimental.

Oh ! Tiger Mountain

La basse qui frétille, le chant qui vibre et une instrumentation parcimonieuse : point trop n’en faut pour ce talentueux Marseillais qui se cache derrière un nom plutôt cute. « Lovve Behind » : attention, l’amour arrive à grands pas.


Peau

C’est la saison des bourgeons, de l’air qui s’adoucit et de l’éveil des sens, et de la « Première Mue » électro-bricolée de Perrine Faillet. La musique dans la peau ?


ÉTÉ

La Femme

« On ne naît pas femme, on le devient » affirmait notre chère Simone de Beauvoir. L’unique fille de ce groupe à peine sorti de l’adolescence scande sa recherche de sensations sur une plage qui n’est pas prête d’être abandonnée. Alerte à la graine de star.


Sarah W. Papsun

Vous trouvez que les Foals sont devenus un poil déprimants ? Les garçons de Sarah W. Papsun, eux, nous remontent le moral avec des guitares dans tous leurs états, subtilement habillées d’échos d’ailleurs. Montmartre se transforme en Drugstore, la Butte devient une plage tropicale. Et moi, je fonds comme neige au soleil.

Art District

En deux minutes courtes mais intenses, ce « Moz’art district » métisssé de hip-hop et de jazz réveille Amadeus, qui n’a désormais pas d’autre choix de que de se retourner dans sa tombe.

The Shoes

« Time to Dance », c’est clair, non ? Il est deux heures du matin, il fait chaud, et le duo formé par The Shoes nous donnent encore envie de lever les bras très, très haut grâce au chant surexcité d’un des Bewitched Hands, Anthonin Ternant. Décidément, ils sont forts, ces Rémois.

Le site du Fair, c'est ici. Et ma présentation par les gentils gens du Fair, c'est là.

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