lundi 31 août 2009

Rock en Seine


20 interviews, trente allers-retour, une barquette de frites et un rhume carabiné : Rock en Seine m'a tuer - mais c'est pour la bonne cause.

Vendredi

Heureusement que je ne voulais pas (vraiment) voir Oasis


Le gros problème quand on couvre ce type de festival, c'est qu'on ne voit pas beaucoup de concerts. Les interviews tomberont toujours pendant LE concert que l'on convoitait. C'est ce qui s'est passé dès le vendredi avec Passion Pit, que je brûlais de voir depuis longtemps, et dont je n'ai pu savourer que deux petits morceaux. Je pus tout de même entrevoir l'excellente prestation des énergisants Gush (mention spéciale au batteur), les Tatianas (RAS) et même le mignonnet Just Jack.
Pour parler de la grosse artillerie, celle qui fait courir les djeuns au parc de Saint-Cloud, la prestation de Vampire Week-End fut honorable. Le groupe aurait sans doute gagné à jouer la nuit tombée, ou tout simplement sur une scène plus petite. Mais qui peut résister au charme d'Ezra Koenig?
Bloc Party, que j'aime beaucoup beaucoup beaucoup, est porté par le charisme indiscutable de Kele Okereke. Performance impeccable, comme d'habitude. Sauf qu'une partie du public se désiste vers le milieu du concert: ben oui, faut bien se trouver une petite place au chaud entre les poubelles, l'herbe jaunie et les mégots tout aussi jaunes pour admirer le concert d'Oasis. Lol. Kele charrie, et il a bien raison, puisque un membre de ReS vient balbutier que "Oasis ne marche pas". Kele est super content. Tiens, pour fêter ça, il fait des chansons en plus. Kele je t'aime.
C'est face à une foule d'abord médusée, puis désespérée, que les organisateurs annoncent la bagarre des frères Gallagher. Pour info, il y a eu lancer de guitare dans la loge du groupe, et pas de n'importe quelle guitare puisque c'était la préférée de Noel. Méchant Liam. Et tout ça juste avant le concert. Heureusement, les papys de Madness remplacent les sales garnements (de quarante ans, hum) au pied levé. Et pour la deuxième fois de la journée, puisqu'ils avaient déjà joué quelques heures plus tôt. Ca, c'est du professionalisme: ouaaaane steeep biiiiyooooounddd. Pas mal pour des seniors, je proposerais volontiers une petite semaine au Club Med pour qu'ils se remettent de toutes ces émotions.
Pour clore le non-débat absolu de cette journée, Vitalic vient tester sur scène son nouvel album, beaucoup plus disco que ses précédents disques. Et ça roule, ni plus, ni moins.

Samedi
Birdy Miam Miam


Idem pour cette deuxième journée de ReS où j'ai ENCORE raté des artistes que je voulais (re)voir comme le sémillant Calvin Harris. Anyway, journalism rules.
Verdict: Ebony Bones illumine l'après-midi par sa prestation colorée tandis que les très rétros Kitty, Daisy and Lewis séduisent un public pourtant néophyte. Perso, je suis très triste (si, si) de ne voir que le premier et très beau morceau du concert de Yann Tiersen, même si j'ai pu assister à l'intégralité de The Horrors. Et je ne suis pas déçue. Dans une ambiance Joy Div' à mort, Faris Rotter réinvente le personnage de Ian Curtis, mais sans être ridicule, cheap, pathétique ou inutile. C'est un exploit.
J'attendais avec curiosité les beaux et attrayants School of Seven Bells, dont l'album m'avait bien plus. Et là, c'est le drame. Son infect, basses nauséabondes, chant plus proche des Corrs que des Cocteau Twins: c'est la cata.
A 23h20, les Birdy Nam Nam montent sur scène. Résultat: un show dansant, explosif voire hypnotique: ils nous disent de sauter? On saute. De lever la main? OK, on lève la main. De crier "Ici Paris"? OK , on hurle "Iciiii Pariiiiiis". C'est ce qui s'appelle maîtriser la scène et son public, quelqu'il soit. Respect.
Faith No More, me direz-vous? Ben moi j'avais pas le temps, ni la foi...

Dimanche
C'est pas bientôt fini, ce festival?

Aaaaah, les MGMT! Ils s'en sont pris plein les dents à propos de leurs prestations scéniques. Force est de constater que ce n'est pas leur fort. Andrew est totalement inexpressif (ou très défoncé... bon OK, très défoncé) mais reste plutôt beau gosse. Ben fait ce qu'il peut, mais semble plus qu'énervé qu'autre chose de rejouer pour la millième fois "Kids" à des ados hystériques qui se croient à Woodstock. Les voix ne cassent pas la baraque, et le show est mou du genou. Mais quoiqu'on en dise, MGMT a signé un chef-d'oeuvre qui s'appelle Oracular Spectacular, et l'entendre en live... ben c'est cool, non?
A part ça, Macy Gray est très sympathique, et c'est tout, malheureusement. Sammy Decoster aussi. Mais le problème de Sammy, c'est qu'il chante en français, et que son folk devient tout bonnement du rock sur scène. Je n'en dirais pas plus pour ne pas me faire insulter par les adeptes de rock français (why not, y'en a même qui vont à des concerts des Têtes Raides).
Les Klaxons sont au taquet. Ouais, ouais.
Patrick Wolf, lui, est glam à souhait, assure comme une bête sa kitchitude hors-du-commun et ses envolées lyriques pendant que tout le monde se la donne au concert de Prodigy (bouark). C'est ce qui s'appelle avoir de l'aplomb.
Comme d'habitude, j'ai raté du très bon: le fameux Them Crooked Vulture, mais aussi les Eagles of Death Metal ou encore les danois de Veto.

Pour voir ce que ces 3 jours donnent en images, rendez-vous bientôt sur Rosebuzz pour un mini-documentaire de 15mn, avec interview, extraits de lives, etc.

3 commentaires:

  1. Votre critique "rapide": Rock en Seine/Dimanche/Sammy decoster.

    Une critique de fond :
    Vous allez voir MGMT vite fait, sans assister à la totalité de leur prestation.De même pour Sammy D.Forcément: ils jouaient en même temps.
    Facheuse habitude de nos jours : on " zappe ".
    Impossible de se mettre dans une ambiance.
    C'est, à mon avis, difficile voir impossible pour les critiques de "festivaux ".

    Sammy Decoster, il chante en français.
    C'est un problàme effectivement pour " les frenchies anglophones " qui ne comprennent plus rien à ce qu'ils écoutent.

    Vous dites : "le folk qui devient du rock sur scène".
    C'est du jamais vu.Ou entendu.
    Un excès de bière dans les oreilles ?
    Sammy Decoster compose une musique de type rock/folk/country.Et la rythmique il sait faire.A mon avis " les jeunes critiques " n'ont pas de véritable culture rock.Ils sont nés après.

    Enfin, il n'y a pas de rock français. Il y a le ROCK, le vrai, l'authentique.C'est plus difficile en français, c'est certain, car deux ou trois mots en anglais c'est une phrase en français.Il faut faire avec, et Sammy Decoster réussit pas trop mal avec des textes courts et des mots.C'est pas un chansonnier.Et les Têtes Raides c'estpourles kermesses,banquets, mariages et communions.Comme pour vous, c'est pas mon truc.

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  2. Cher Anonyme,
    tout d'abord, merci pour votre commentaire.

    J'y répondrai tout d'abord que je n'ai pas vu MGMT "vite fait", heureusement, vu que je suis aussi une groupie! J'ai assisté à l'intégralité de la prestation, qui ne déroulait pas du tout en même temps que celle de Sammy Decoster: ce sont les Veto qui ont subi ce triste sort.

    J'aime beaucoup Sammy Decoster, que j'ai pu interviewer, et j'aime également beaucoup son album. Mais les quatre morceaux que j'ai vu en live donnent une idée de ses choix scéniques - qui ne m'ont pas séduite autant que je m'y attendais.

    Bien sur que Tucumcari est à classer dans le rock folk country, comme tellement d'albums dits rock d'ailleurs... mais pour moi c'est avant tout un album de la terre, presque contemplatif, plus proche du folk, musique bien plus proche de la nature que ne l'a jamais été le rock.

    Et sur scène, je persiste, Sammy nous a livré un son plus ROCK-cailleux que sur l'album: parti pris compréhensible (faire bouger le public, contexte Rock en Seine, etc). Mais je n'ai pas retrouvé tout le charme de Tucumcari...

    Enfin, ce n'est pas parce que l'on est né l'année de London Calling que l'on ne peut pas avoir de culture rock, culture qui m'imprègne, profondément et passionnément, depuis l'enfance. Si je ne comprenais pas (que ce soit à ma façon ou pas, parfois à raison, parfois à tort et à travers)cette culture rock, je n'écrirais pas dans le Dictionnaire du Rock dirigé par Michka Assayas - qui est né au bon moment, lui!

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  3. PS: On est d'accord. Les Têtes Raides à un mariage, c'est un mauvais présage nan?

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